Les licornes & les succes stories

Notre époque est remplie de ces histoires de startups prometteuses qui deviennent du jour au lendemain des « success stories » tant leur avenir semble prometteur. Au pays des licornes, il n’est pas rare de voir des entreprises avec des valorisations de plus d’un milliard de dollars alors qu’elles n’ont encore réalisé aucune vente… ou presque.

L’expression vient de Aileen Lee, une spécialiste américaine du capital-risque qui cherchait un moyen d’attirer l’attention sur une analyse qu’elle avait réalisée de ce modèle économique basé sur une croissance rapide financée par des fonds extérieurs. En fait, ces entreprises qui représentent environ 0,1 % des entreprises dans lesquelles investissent les fonds de capital-risque sont justement là pour entretenir ce mythe de l’enrichissement facile issu du rêve américain version techno année 2000.

La France pays des licornes

En France, M. Macron dès le début de son mandat en septembre 2019, en France, décide de participer aussi à cette gigantesque opération de marketing. Il fixe comme objectif de pouvoir compter dans un premier mandat sur 25 licornes françaises pour stimuler la French Tech. Bonne nouvelle, l’objectif a été réalisé le mois dernier avec la startup Exotec qui conçoit des robots pour les acteurs du e-commerce.

Il n’en fallait pas plus pour encourager le gouvernement Legault à emboiter, attiré par cette véritable ruée vers l’or à la Buzz Lightyear ; vers l’infini et au-delà ! En effet, le ministère de l’Économie et de l’Innovation vient d’annoncer un investissement de 6,5 millions de dollars afin d’accompagner près de 80 « licornes potentielles » d’ici deux ans.

Pour les plus vieux, toute cette effervescence n’est pas sans rappeler les bulles technos qui ont précédé l’effondrement des marchés en 2001 et 2008. Si l’histoire, pourtant si riche en enseignement, nous apprend une chose c’est bien que nous apprenons très peu de nos erreurs. Je comprends ce besoin de vouloir tirer par le haut l’économie au moyen d’exemples d’entreprises à succès, mais j’y vois plutôt un signe annonciateur d’une déroute qui s’annonce spectaculaire de notre modèle économique.

Hier soir, je suis tombé sur une interview d’un kid de 17 ans aux USA qui a laissé tomber ses études et est devenu milliardaire grâce à la spéculation entourant les NFT. Le gars répondait aux questions en fier représentant du rêve américain du haut de son égo gonflé à bloc par tant de richesses. Pourtant, si vous faites un peu de recherche sur les NFT et les cryptos en général vous verrez que tout ça repose presque essentiellement sur la confiance (un peu comme un système Ponzi) et que cette bulle risque d’éclater à tout moment.

Alors pour moi, tout ce brouhaha autour de la mise en place de modèle censé représenter des références, n’est rien d’autre que le symptôme d’une hyper-capitalisation de notre économie déjà en mode surchauffe.

L’ère de la spéculation.

Et tout ça me donne l’envie de mettre un genou à terre !

Que diriez-vous, en attendant que cette ixième bulle explose, si on travaillait plutôt à réfléchir pour mettre en place un modèle plus juste et équitable ? Un modèle qui encouragerait les projets pas seulement par rapport à leur potentiel de rendement mais également sur leur potentiel d’impacts positifs au niveau social, environnemental, de la santé et pourquoi pas spirituel.

Je sais, je suis un rêveur mais certainement moins que ceux qui croient que la multiplication des licornes représente l’avenir de l’innovation et des technologies. Pas plus d’ailleurs que de vouloir faire du Saguenay-Lac-Saint-Jean la « Silicone Valley du nord ».

Nous n’arriverons à rien si nous nous contentons de vouloir copier ces modèles, au mieux, nous en deviendrons des pâles copies.

Et nous méritons mieux !

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